Croissance, vous avez dit croissance ?
La croissance de la filière fromagère française est positive, mais en baisse. Pour une entreprise de taille moyenne du secteur (16 M€ de chiffre d’affaires*) au milieu du gué, le choix entre de multiples orientation stratégiques possibles est cornélien.
* Source Xerfi
Faut-il exporter, au risque de faire exploser ses coûts logistiques et son empreinte carbone ? Faut-il s’inspirer de modèles emblématiques de la pâtisserie de prestige ou des traiteurs haut de gamme et miser sur une stratégie de marque et un réseau de distribution exclusif ? Faut-il innover dans le produit, dans la chaîne logistique, dans les deux ? Avec quel niveau d’ambition et quelles solutions financières ? Faut-il s’allier ? Avec qui et pourquoi ? Comment aborder la question du commerce en ligne et de son essor décisif sur d’autres segments du secteur agroalimentaire ?
Les réponses à ces questions dépendent de la situation de chaque entreprise. Cependant, deux tendances au moins se dégagent.
L’export
Les marchés étrangers attirent. Par rapport à des filières agroalimentaires françaises emblématiques, leur potentiel reste moins exploité, donc important. Ceci signifie aussi que ces marchés sont moins mûrs, donc que la concurrence locale s’y est moins développée. Il faut s’attendre à une réaction des pays importateurs à des percées visibles des producteurs français dans les années qui viennent, sous des formes que l’on ne peut que deviner à ce stade. L’atteinte d’un équilibre entre production locale et importations marquera l’arrivée de ces marchés à maturité, à l’instar d’autre filières.
L’innovation logistique
Elle va de « l’intelligent routing* » (coordination des temps de distribution et des délais de dégradation des marchandises basée sur le suivi électronique de la fraicheur des produits) à la stabilisation de l’évolution du produit pendant le transport (ou entre les transports), en passant par l’adaptation à la nouvelle donne d’un commerce électronique explosif en Europe de l’Ouest.
* Source Food Logistics, nov-dec 2012.
Comment tirer parti au mieux de ces éléments afin de prendre les bons virages ? Nous anticipons que dans cette filière, il y aura plus de virages stratégiques à prendre dans les cinq années à venir qu’il n’y en a eu dans les quinze dernières, et qu’en 2018 le panorama des entreprises fromagères françaises aura beaucoup changé ; en particulier, elles seront moins nombreuses, car toutes n’auront pas réagi aux défis de l’export et de l’innovation logistique avec les mêmes réponses, déterminantes pour se retrouver en position d’acquéreur plutôt qu’en position de proie dans cinq ans.
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